Le phénomène de Grande Démission est un sujet qui, depuis la crise du COVID-19, est devenu tendance 😷. En effet, aux USA, le taux de démission a atteint des records : 4,4 millions d’Américains en novembre 2021 (3% de la population active américaine).
En France, le phénomène n’est pas aussi important, mais certains secteurs sont particulièrement touchés. C’est le cas de la restauration et du commerce, entre autres.
Comment comprendre le phénomène de Grande Démission ? Et que faire, pour une entreprise, pour le gérer au mieux ?
Lisez notre article pour obtenir la réponse à ces questions.
Qu'est-ce que le phénomène de Grande Démission ?
Le phénomène de Grande Démission, tout comme celui de Quiet Quitting 🤫 (consistant à prendre ses distances avec son travail), a débuté sur les réseaux sociaux. Tout commence aux Etats Unis en 2020 quand une employée de la chaîne de magasins Walmart partage une vidéo sur TikTok dans laquelle elle annonce démissionner en utilisant les haut-parleurs de son magasin. Cette vidéo devient virale et de nombreux autres employés la suivent et partagent à leur tour leur démission sur les réseaux sociaux.
Résultat : 24 millions de travailleurs ont démissionné dans la période qui couvre avril et septembre 2021 pour un total de 48 millions en 2021 (contre 21 millions en 2009 et 42 millions en 2019).
Ainsi, la Grande Démission concerne cette tendance à quitter un poste qui ne nous convient pas du jour au lendemain pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ou pour se lancer dans un nouveau projet. 🌿
En France, par contre, les chiffres n’annoncent pas de réelles vagues de démissions. Il est vrai que certains secteurs peinent à recruter et que le nombre de démissions et ruptures conventionnelles a enregistré une hausse durant le second semestre 2021 📈. Toutefois, nous ne sommes pas au niveau des USA.
Ceci étant dit, ce n’est pas parce que ce phénomène n’a pas touché fortement la France qu’il faut l’occulter. Aujourd’hui, une entreprise qui n’est pas en phase avec les besoins et envies de ses salariés se tire une balle dans le pied, Grande Démission ou non.
Quelles sont les causes de cette Grande Démission ?
Les causes de cette Grande Démission sont multiples. Certaines sont liées aux valeurs des employés qui ne sont plus en phase avec celles de l’entreprise tandis que d’autres sont plus terre-à-terre. 💰
Dans tous les cas, il s’avère que la crise sanitaire a donné envie à un certain nombre de travailleurs de repenser leur carrière. En effet, en généralisant le télétravail et en obligeant les salariés à travailler de chez eux pendant une longue période, la barrière entre vie privée et vie professionnelle a été complètement détruite. Ce qui a donné à de nombreuses personnes l’envie de repenser leur emploi et la place de leur travail dans leur vie. 🤔
Cette nouvelle organisation du travail fut donc un premier électrochoc pour de nombreux travailleurs qui ont commencé à se poser des questions à la fois sur leur travail et leur carrière dans leur ensemble.
D’ailleurs, voici les 3 raisons principales de démission aux USA :
- Un salaire pas assez élevé ;
- De faibles opportunités de carrière ;
- Un mauvais rapport avec la hiérarchie / une mauvaise ambiance de bureau.
L’objectif étant de retrouver ailleurs ce que les salariés n’ont pas ou plus dans leur entreprise. Soit, principalement :
- Un meilleur salaire ;
- Une plus grande flexibilité des horaires de travail ;
- La possibilité d’obtenir des avantages en nature supplémentaires.
Il est intéressant de noter que bien que ce phénomène touche principalement les emplois les plus pénibles, cela a donné des idées à certains cadres des secteurs secondaires et tertiaires. Même si, ici, le problème n’est pas lié au salaire, c’est surtout la culture d’entreprise toxique qui peut donner envie aux cadres de quitter leur entreprise. 😤
Pourquoi autant de démissions en France ?
Comme nous l’avons indiqué, le phénomène de Grande Démission n’a pas touché la France comme les USA. Toutefois, les analyses de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) témoignent d’un pic des démissions entre fin 2021 et début 2022.
De plus, fait intéressant : ces mêmes analyses indiquent que 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 ont retrouvé un emploi dans les 6 mois après leur départ. 🤝🏽
Ainsi, le rapport de force est en train de s’inverser et le dynamisme du marché du travail semble être en faveur des salariés qui profitent d’un meilleur pouvoir de négociation auprès d’entreprises présentant des difficultés de recrutement. Ces dernières devant donc réaliser des concessions sur les conditions d’embauche pour trouver des candidats sérieux et motivés.
Sans oublier le statut indépendant qui, grâce à la micro-entreprise, devient un véritable eldorado pour de nombreux travailleurs. Ainsi, poussée par la volonté du Président Macron qui rêve d’une « start-up nation », une étude d’Eurostat a enregistré une hausse de 92% des freelances depuis 2009.
Comment gérer la Grande Démission pour une entreprise ?
Les entreprises qui ont été le plus frappées par ce phénomène de Grande Démission sont celles qui n’ont pas su conserver ou attirer les meilleurs candidats. Nous pensons particulièrement à certains grands noms de la Silicon Valley qui n’hésitent pas à se séparer d’une grande partie de leur personnel du jour au lendemain ou à imposer des conditions de travail drastiques.
C’est méconnaître l’importance de sa force de travail pour la survie de son entreprise 💪. Car, si le marché du travail est favorable aux employés, l’hémorragie peut être plus importante que prévu.
Dans les faits, pour gérer au mieux la Grande Démission, il faut prendre soin de ses employés en demandant aux Ressources humaines de mettre en place des actions spécifiques telles que le partage d’un feedback régulier afin de demander aux équipes ce qui leur plaît et ce qui doit être amélioré. 📃
Il est aussi nécessaire de travailler autant sur l’onboarding que sur l’offboarding et la gestion de carrière tout en s’informant sur les nouvelles tendances et les nouvelles envies des salariés d’aujourd’hui (on ne manage pas un travailleur de la génération Z comme un salarié sénior).
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