Les risques psychosociaux (RPS) au travail désignent un ensemble de facteurs qui peuvent affecter à la fois la santé physique et mentale des employés. Ces risques qui sont liés à l'organisation du travail, aux conditions d'emploi et aux relations professionnelles englobent le stress au travail, le harcèlement ainsi que l'épuisement professionnel.😟
Pour les professionnels RH, la gestion des RPS est devenue une priorité. Surtout qu’en plus de représenter un enjeu majeur pour préserver la santé des employés, améliorer la qualité de vie au travail et maintenir la performance de l'entreprise, c’est aussi une obligation légale.📝
D’où l’intérêt de prendre ce sujet très au sérieux.
Risques psychosociaux : de quoi parle-t-on exactement ?
Toutes les études sur le sujet pointent dans le même sens : les RPS affectent profondément la santé physique et mentale des travailleurs. 🤕🤒
Que l’on parle de stress au travail ou d’épuisement professionnel (burn-out, bore-out ou brown-out), dans tous les cas, les RPS génèrent des troubles psychologiques (anxiété, dépression et troubles du sommeil) et physiques (problèmes cardiovasculaires, digestifs et troubles musculo-squelettiques). Ils peuvent également être associés à des comportements à risque comme la consommation excessive d'alcool ou de substances psychoactives utilisées, à tort, pour faire face à la situation.
On pourrait penser que les RPS sont des problèmes individuels. C’est faux ! Car ils entraînent de nombreux dysfonctionnements au niveau d’une équipe, d’un service voire de l’entreprise.
L'absentéisme augmente, le turnover s'accélère et la productivité diminue. Ce qui impacte aussi bien le climat social que la qualité du travail et la satisfaction des clients. 📉
Sans oublier les coûts directs (frais médicaux, indemnités d’arrêt de travail…) et indirects (perte de productivité, coûts de remplacement du personnel…) liés aux RPS qui peuvent être considérables ainsi que l’impact sur la marque employeur.
En effet, une réputation de mauvaises conditions d'emploi rend le recrutement et la fidélisation des talents plus difficiles.👎
Quelles sont les 6 facteurs de risques psychosociaux ?
Pour aller plus loin, il est important de bien comprendre les 6 facteurs des risques psychosociaux 🚨 :
- Intensité et temps de travail : grosse charge de travail, contraintes de rythme, difficile conciliation entre vie professionnelle et personnelle…
- Fortes exigences émotionnelles et pression émotionnelle continue.
- Manque d'autonomie lié à un management trop directif engendrant frustration et démotivation.
- Rapports sociaux dégradés entre collègues et hiérarchie : des rapports sociaux tendus ou des situations de violence interne créent un environnement toxique et influencent considérablement le bien-être au travail.
- Conflits de valeurs : les tâches demandées entrent en contradiction avec l'éthique personnelle ou professionnelle de l'employé.
- Insécurité de la situation de travail : précarité de l'emploi, changements organisationnels fréquents…
Prendre en compte ces 6 facteurs est indispensable pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces.
Identification des situations à risque : repérer pour agir
Afin d’éviter de vous retrouver au pied du mur, les managers et RH doivent apprendre à déceler les signaux d’alerte des risques psychosociaux. 🔍
À titre individuel, il est important d’écouter attentivement vos collaborateurs. Une irritabilité accrue et des troubles du sommeil figurent, en effet, parmi les premiers symptômes observables. De plus grandes difficultés de concentration et une baisse de motivation au travail doivent également vous alerter au même titre que des douleurs physiques inexpliquées telles que des maux de tête récurrents ou des troubles musculo-squelettiques.
Au niveau organisationnel, l'augmentation de l'absentéisme et un turnover élevé peuvent traduire un mal-être collectif. De même que des conflits récurrents entre collègues ou avec la hiérarchie et une baisse générale de la qualité du travail et de la productivité menant, dans certains cas, à une augmentation des accidents du travail et erreurs professionnelles. 😖
Quelles actions concrètes pour faire face aux RPS ?
Pour faire face aux RPS, prenez, tout d’abord, le temps de clarifier les rôles et responsabilités de chacun afin de réduire l'ambiguïté et diminuer le stress au travail.
Si besoin, redéfinissez les plannings et repérez les processus opérationnels afin de trouver un équilibre entre les périodes d'activité intense et les moments de récupération.📅
En parallèle, travaillez sur l'insécurité de la situation de travail en mettant en place un plan de formation concret ainsi que la possibilité d’évoluer facilement au sein de l’entreprise. Le but étant que chacun puisse avoir la possibilité de se projeter.
Sans oublier de fixer des objectifs réalistes tout en allouant les moyens adéquats pour accomplir le travail demandé.🎯
Dernier conseil : si possible, créez des espaces de discussion libres entre collègues. En plus de favoriser l'entraide et la cohésion d'équipe, ce type de communication bienveillante et constructive contribue à atténuer les tensions et surmonter les difficultés rencontrées au quotidien.🗣️
Risques psychosociaux (RPS) : Les 3 niveaux de prévention
Avant de conclure notre article (et pour résumer ce que nous venons de dire), sachez qu’il existe 3 niveaux de prévention pour protéger la santé physique et mentale des collaborateurs.
La prévention primaire cible les causes profondes des RPS. Elle s'attaque directement aux facteurs de risque présents dans l'organisation du travail via la réorganisation des tâches, l'amélioration des conditions d'emploi, l'optimisation de l'environnement de travail et la mise en place de pratiques managériales bienveillantes. Cette approche implique une analyse approfondie des situations de travail et des processus organisationnels.🔍
Vient ensuite la prévention secondaire qui consiste à renforcer les défenses individuelles. L’idée étant d’équiper les salariés d'outils et de compétences pour gérer les tensions professionnelles. Cela peut être des formations à la gestion du stress, des séances de coaching et/ou des ateliers de développement personnel. Ces interventions visent à développer la résilience des employés face aux défis professionnels. 💪
La prévention tertiaire, finalement, s'adresse aux personnes déjà affectées par les RPS. Elle englobe les mesures de prise en charge et de réinsertion des salariés en souffrance. L'accompagnement psychologique individuel ou collectif constitue un pilier de cette approche. Il aide les employés à surmonter les difficultés liées à l'organisation du travail et à retrouver un équilibre professionnel. ⚖️
Évidemment, pour protéger la prévention des risques psychosociaux, la mise en œuvre de cette approche tripartite nécessite une collaboration étroite entre les différents acteurs de l'entreprise : direction, managers, représentants du personnel, médecine du travail et services RH.🤝
À savoir : l'article L. 4121-1 du Code du travail indique que l’employeur a des obligations légales, dont la protection des personnes qu’il emploie. Il est donc tenu d'évaluer les facteurs de risque pour la santé mentale et physique présents dans son entreprise et de les consigner dans le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP). Celui-ci sert de base pour élaborer, ensuite, un plan d'action visant à prévenir les risques psychosociaux.
La loi impose également à l'employeur d'informer et de former les salariés sur les risques auxquels ils sont exposés 📣.
Cette obligation s'applique aux RPS, avec une attention particulière portée aux situations de travail potentiellement génératrices de stress au travail ou d'épuisement professionnel.